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> Michel de Matteis
> Peinture – édité en 2005

Ce sont sans nul doute ses nombreux séjours à Saint-Domingue, au Venezuela et Madagascar, qui inspirent Michel de Matteis et constituent son sujet de prédilection. L’ambiance des favelas, des bidonvilles, cernés par une végétation dense et verdoyante ou par la boue, prédomine. Ces lieux précaires où le sol terreux contraste avec l’éclatante et insolente verdure de la brousse, inspirent une matière picturale dense et rythmée aux tons bruns, ocres, verts, ponctués par des touches lumineuses suggérant une présence humaine.

Comment définis-tu ta peinture : figurative ou abstractive ?
« Je ne cherche pas à peindre quelque chose mais une émotion. Un tableau est « réussi » quand j’ai lui ai transmis toutes les sensations que j’ai éprouvées à un endroit donné. Chacun peut apercevoir ce qu’il veut, imagine ou devine. Mon intention est de l’inviter dans mon monde sensitif, mon univers émotionnel. Faire le portrait d’un enfant ou d’une femme portant le riz m’est plus difficile, j’ai peur de trahir leur âme. En peignant des paysages, je traduis ma propre sensibilité ».

Quelle inspiration puises-tu à Madagascar ?
« J’aime les ambiances contrastées, à la fois désuètes et intenses. A Madagascar, on mange dans des gargotes, sur des tables recouvertes de toiles cirées tenues par des punaises, on passe un coup de chiffon pour faire place nette pour les prochains convives mais la table reste enduite de gras, il y a du bruit, c’est plein à craquer, on est gêné par les autres, par l’odeur de friture mais l’ambiance est poétique ».
Tu en parles avec une certaine nostalgie :
« D’une certaine façon, j’ai grandi à Madagascar, chez mes parents, c’était une case, une véritable cabane en bois en haut d’une colline. On vivait tous ensemble, on partageait la même pièce. J’y retrouve le charme et la poésie de mon enfance, un monde où je n’ai pas de peur ».

Cela veut dire qu’ailleurs, tu as peur ?
« Aujourd’hui, j’ai plus d’audace, ma peinture est plus franche, j’ai vieilli, je trouve certaines choses moins vulgaires, je n’ai pas peur de mettre du rose ou du violet. Mais il y a des endroits en ville où je me sens plus en péril que dans les bidonvilles de Madagascar ».

Les cabanes que tu peins sont des abris ?
« Bien plus que ça ! Cela fait partie de mon intention, inviter les gens à s’approcher, y entrer et venir regarder ce qui se passe de l’intérieur. Et puis qu’on s’y pose, un moment. »

L’association des encadreurs associés par l’amitié pour Michel de Matteis (Alain Basset, Jerome Schmider, Thierry Bonan, Gilles Demange, Alain Chevrette)

Fête des morts à Madagascar

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